Ona a 14 ans et vit en banlieue parisienne. Avec ses parents, ils ont fait un tour du monde de deux ans à travers vingt-trois pays. Ils sont rentrés à l’été 2020.
Ils ont parcouru le globe à bord d’un Landrover : il s’agit d’un 4×4 qui fait tout terrain, transformé comme une caravane, avec un moteur puissant. Sur le toit, il y a une tente qui se déplie pour y dormir (c’est là où ses parents dormaient). Sa sœur et elle dormaient à l’intérieur du véhicule : l’aménagement comprend une planche en bois qui se déplie et sur laquelle elles posaient leurs matelas. Il y a aussi une cuisine sur le côté, avec le gaz et des rangements un peu partout dans la voiture pour les habits, les outils pour la voiture, etc.
À la découverte de l’Inde
Un pays “différent”
La famille d’Ona a passé deux mois dans ce pays d’Asie où il fait très chaud, de jour comme de nuit. Comme ce pays est immense, ils n’ont pas pu tout visiter, mais ils ont déjà pu voir beaucoup de choses.
Ona a noté de grosses différences culturelles avec la France : par exemple, en France, les invités attendent avant de rentrer dans la maison, mais en Inde, c’est comme si tout le monde venait de la même famille… Tout le monde se tutoie, les gens sont plus proches les uns des autres, etc.
Un autre point a marqué Ona : les vaches ! Tout le monde sait qu’en Inde les vaches sont sacrées, mais elle ne pensait pas à ce point : les gens les laissent s’allonger au milieu des routes, il faut alors les éviter. Elles sont en liberté, ce qui a beaucoup amusé Ona.
Il y a aussi beaucoup d’animaux sauvages.
Enfin, même si l’Inde est un très beau pays, c’est très sale, il y a beaucoup beaucoup de pollution. C’est l’inconvénient du pays. Ona me raconte même une anecdote : dans les grandes villes, à cause de la pollution, elle avait les cheveux sales tous les matins…
Le Taj Mahal
À l’origine, Ona croyait que le Taj Mahal était une sorte de château (avec des cuisines, des chambres…) dans lequel quelqu’un avait vécu. En fait, c’est un empereur qui a décidé de construire un temple pour sa femme décédée. Elle repose depuis dans ce tombeau qui est l’un des plus grands emblèmes de l’Inde. Ona a eu la chance de le visiter avec sa famille et l’a trouvé très joli.
C’est un grand grand temple blanc, tout en marbre. Sur les côtés, pour les hindous, il y a deux temples : celui de droite est un faux, mais celui de gauche est vrai car il est en direction d’un autre temple. L’ensemble est très symétrique.
Ona attendait beaucoup de cette visite car tout le monde connaît le Taj Mahal, elle souhaitait le voir “en vrai, une fois pour toutes”.
L’architecture indienne
Ona est passionnée d’architecture, c’est pourquoi je l’ai interrogée sur ses découvertes architecturales en Inde. Elle a principalement été marquée par les temples sur lesquels il y a beaucoup de dessins et de personnages sculptés, encore plus que sur les églises en France. Ça lui a vraiment plu car c’était très esthétique. Il y avait aussi de grandes cours en intérieur, bordées de colonnes souvent sculptées elles-aussi (représentations de danses notamment).
La réalité du terrain : inégalités en Inde
Des espaces séparés selon les richesses
Ona raconte que dans les villes, il y a souvent un côté avec des immeubles modernes dans lesquels les gens vivent bien (elle a pu en visiter un car elle y a été invitée avec sa famille) et de l’autre côté d’un mur, il y a des maisons complètement délabrées, comme si personne n’y vivait. Des familles entières vivent pourtant dans ses maisons prêtes à s’effondrer. C’est quelque chose qui a beaucoup choqué Ona. Elle n’en avait jamais vu autant. Elle connaissait déjà les bidonvilles car elle en a vu en Argentine, à Buenos Aires, où elle a de la famille, mais en Inde, il y a vraiment ce mur qui sépare les deux côtés opposés. Ça lui a fait beaucoup de peine.
L’importance de se rendre sur place pour découvrir la “vérité”
Je me suis rendue compte de la réalité des choses.On voit une chose aux informations et quand on la voit en vrai, c’est pire, ça m’a choqué ! Le voyage, ça m’a permis de me rendre compte de ce qui se passe dans le monde.
Se rendre compte de la réalité, elle l’a aussi vécu en Iran (mais à l’inverse…) : Ona y a passé 2 mois, comme en Inde. D’après elle, ceux qui ne connaissent pas vraiment ce pays disent que c’est dangereux, qu’il ne faut pas y aller, que les gens ne sont pas sympas, alors que c’est tout le contraire ! C’est juste que la politique de ce pays fait que les gens sont opprimés… Mais une fois que le dialogue s’engage avec eux, ils sont super sympas !
Avant de partir en voyage, dans les livres d’Inde, j’avais vu quelques photos et je me disais “Wouah, ce pays est trop incroyable, il est beau, mais en fait quand tu vas en Inde tu vois vraiment la réalité des choses…”
Ona a vraiment été marquée par la différence entre ses projections d’avant départ et ce qu’elle a trouvé une fois sur place. Elle aurait aimé, peut-être, connaître un peu plus la situation du pays avant d’y aller. Même si elle est bien consciente qu’il est difficile d’agir à son niveau, elle aurait aimé être préparée à tout cela.
Inde et culture
La fête des couleurs
C’est une fête qu’Ona attendait particulièrement ! Elle a eu la chance de vivre Holi – le nom traditionnel de cette fête qui célèbre le printemps – dans un petit village traditionnel. Tout le monde était coloré. En fait, pour ceux qui ne connaissent pas encore Holi, tous les participants sont vêtus de blanc et se jettent une sorte de poudre colorée (des pigments). Tout cela au son des tambours… Ona a adoré ce moment de gaieté !
À la fin, si tu te prends toutes les couleurs, t’es vraiment un arc-en-ciel en fait !
Ona se rappelle des couleurs et des sourires des participants… Dans leur cas, il n’y avait que les habitants du hameau, soit trois maisons, mais dans les grandes grandes villes, il y a beaucoup beaucoup de monde. Il y a des tonneaux d’eau de couleurs que les gens aspirent avec des pistolets à eau et se lancent dessus !
Quelques mots sur la musique…
Dans les temples, Ona se souvient des musiciens avec des flûtes et des tambours qui faisaient de la musique “pour leur dieu”.
J’aimais beaucoup parce que c’était oriental.
Et côté cuisine ?
Ona nous parle du riz, élément clé de la gastronomie indienne. Elle se rappelle notamment du “sticky rice”. C’est un riz qui colle un peu, il est aussi plus gluant. Elle précise qu’une fleur est ajoutée à la cuisson, ce qui rend le riz violet… C’est un plat salé.
Autre richesse indienne : la culture du thé
Dans les montagnes, au nord de l’Inde, il y a des hectares et des hectares de champs, de petits buissons de feuilles de thé où toute la journée des femmes vont récolter ces petites feuilles. Elles rentrent le soir pour les faire sécher et fabriquer du thé, du vrai thé d’Inde.
La récolte du thé se fait feuille par feuille, c’est très lent. Le groupe qu’a pu observer Ona était composé d’une quinzaine de femmes, avec des paniers, qu’elles accrochent sur leurs dos. Elles récoltent les nouvelles feuilles du mois, en les prenant une par une.
C’est surtout un métier de femme, j’ai remarqué. Elles font ça tous les jours, toute la journée et elles discutent entre elles. C’est calme, c’est drôle, c’est sympa !
Ona a même pu déguster du thé !
C’était vraiment bon ! Et en plus, le thé, ils mettent du lait dedans et c’est une autre cuisson encore. Ils le cuisent plusieurs fois en fait, et du coup ça fait un goût vraiment très bon comme si c’était… un peu comme du chocolat en France, mais là c’est du thé !
Elle a beaucoup aimé l’atmosphère de cet endroit : non seulement il faisait moins chaud, mais elle a aussi apprécié l’ambiance des petits villages perchés au milieu des montagnes où il n’y a qu’une seule route qui passe…
C’est drôle, il y a les p’tits bouibouis là, avec presque rien dedans, c’est drôle. J’ai beaucoup aimé.
Elle a préféré le calme des montagnes au brouhaha et à la pollution des villes !
Pour conclure…
À la question “que gardes-tu de l’Inde aujourd’hui, quel(s) souvenir(s) ?”, Ona m’a répondu ceci :
Les couleurs. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai toujours en tête les couleurs. Quand quelqu’un me demande un souvenir de l’Inde, je vois souvent les voitures ou le bruit qu’il y avait, les couleurs qu’il y avait et le Taj Mahal aussi surtout. Tout ça, je le garde en tête !